Et Dieu…créa la femme
Ce film culte de Roger Vadim sorti en 1956 – et qui déclencha les passions et controverses, de l’idolâtrie à la colère – pourrait être jugé aujourd’hui comme un film discriminant. Ce ne serait plus les fameux nus de Brigitte Bardot qui déclencheraient la censure, mais le fait que ce film manquerait désormais à la sacro-sainte obligation de diversité, entendez la « transidentité ».
Peut-être que certains d’entre vous n’êtes pas très aguerris sur la question grandissante de la transidentité… alors désolée, mais vous n’êtes pas « wokes* » !
C’est justement pour lutter contre notre ignorance que nous avons invité Olivia Sarton, directrice scientifique de Juristes pour l’Enfance, association de juristes qui utilise les ressources du Droit pour le bien de l’enfant. Olivia est aussi membre de l’Observatoire de la Petite Sirène un collectif pluri disciplinaire de médecins, psychologues, sociologues, philosophes et juristes qui étudie les mouvements d’emprise idéologique sur l’enfant, y compris sur les réseaux sociaux.
La prise en compte de l’identité́ sexuelle dans l’Enseignement Catholique
La question de la « Transidendité »
était donc le thème de notre journée annuelle EARS (Éducation Affective Relationnelle et Sexuelle) pour les 71 participants, tous éducateurs au quotidien : Adjoints et Animateurs en Pastorale, infirmières, responsable de vie scolaire, prêtres accompagnateurs, Chefs d’établissement, enseignants, personnel administratifs, éducateurs à la Vie et équipe de la DDEC.
Audrey Souriau, journaliste et directrice de la radio RCF Méditerranée (Radio Chrétienne Francophone) est venue à notre aide pour animer cette journée d’information, de formation, et d’échanges.
Comment vous résumer la question si vaste et déjà si avancée de la Transidentité ?… Je laisse la parole à Olivia Sarton :
« Depuis un petit nombre d’années, en France, on voit de plus en plus d’enfants revendiquant une « identité de genre » différente de leur sexe biologique, qu’elle soit celle du sexe opposé ou non binaire.
Il s’agit d’enfants dont le sexe a été constaté sans aucune difficulté à la naissance (ou même pour la plupart in utéro à l’occasion d’une échographie trimestrielle de suivi de la grossesse), ces enfants ne souffrant pas d’anomalie des organes génitaux. Ils ont, dans les heures ou jours suivant la naissance, été inscrits à l’état-civil dans le sexe constaté avec le ou les prénoms choisis par leurs parents et correspondant à ce sexe.
Cette constatation du sexe à la naissance qui permet à chacun d’être identifié femme ou homme, est remise en cause au profit de l’auto-détermination de l’identité de genre. Le sexe ne serait pas constaté à la naissance, mais assigné par les parents et l’équipe médicale qui imposeraient ainsi à l’enfant nouveau-né une identité arbitraire corrélée avec l’obligation de se conformer à un rôle social. Selon un lexique largement diffusé, cette assignation serait notamment effectuée en fonction de la longueur de l’organe génital, qualifié de pénis ou de clitoris en fonction de la taille, et entraînant ainsi l’assignation vécue comme oppressive à une identité sexuelle… Cette idéologie est largement diffusée sur les réseaux sociaux et se répand maintenant chez les jeunes une croyance que le sexe biologique n’importerait pas, voire n’existerait pas, qu’il n’y aurait pas de binarité des sexes, qu’aucune mention du sexe ne devrait figurer à l’état-civil et que chacun, dès son plus jeune âge, devrait déterminer son identité de genre en fonction de son ressenti, et en conséquence vis-à-vis des tiers, devrait pouvoir décider dans quel genre ressenti il veut être interpellé (prénom et pronom choisis), ce qui entraîne également des conséquences sur l’utilisation des espaces privatifs, etc. »
Malheureusement ce primat chimérique de l’auto-détermination (porté par les chaînes de TV, les réseaux sociaux, la publicité, le cinéma et maintenant le Droit) engendre des conséquences terrifiantes et définitives sur la santé physique, psychologique et sociale des enfants, adolescents fascinés par cette réponse technique à leur mal-être humain réel.
Ensemble, nous nous sommes questionnés sur les réponses originales et réglementaires que nous pouvions apporter aux élèves en questionnement de genre et à leurs familles. Notre seul souci étant d’accompagner nos élèves pour qu’ils prennent le temps de grandir sans poser des actes qui peuvent s’avérer irréversibles.
La protection de l’enfance est l’affaire de tous.
Merci Olivia et Audrey de nous avoir « éveillés pour de vrai » à cette urgence éducative.
Magali Menut, coordinatrice EARS
* Être woke signifie « être éveillé » le wokisme est un mouvement sociétal et politique occidental qui repose sur 3 grands piliers dont la théorie du genre (pour aller plus loin, lire l’excellent livre de Jean-François Braunstein « La religion woke »)